samedi 26 février 2011

Les Tours de Monsieur Pellos : 1949, première étape

Le numéro du 1er juillet 1949 de Miroir Sprint narrait la première étape du Tour de France qui partait de Paris pour rejoindre Reims. 
Maurice Vidal est le nouveau directeur de la revue et signe un premier article : "Impression" nouvelles"...
"BlEN sûr. Une impression du Tour n'a rien de très original.
Pourtant, il semble toujours au sui­veur nouveau que nul autre avant lui n'a vu pareil spectacle. Jamais il n'y eut tant de foule au Palais-Royal, sur les Grands Boulevards, à Pantin, à la Ferté-sous-Jouarre ou à Château-Thierry. Jamais cette foule n'a été aussi enthousiaste. C'est ce qui m'arrive. Et pourtant ! Notre ami Pélissier lui-même devrait alors être blasé, lui qui passe son temps à répondre genti­ment à toutes les acclamations qui saluent son passage. Et il ne l'est pas, loin de là !
Que faut-il le plus regarder? Ces dix gosses qui, juchés sur des vélos de course miniature, se fraient gentiment un passage en soufflant dans une trompette, ou ce pasteur anglican qui ne perd rien de sa dignité pour crier : « Vas-y, Chariot ! »? Ou bien encore cet acharné groupe de Bretons qui attend « Saint » Robic au « virage » ? Ou ces ouvrières en blouse blanche, de la Porte de Pantin ? Ou ces messieurs cossus, chapeautés, mais cramoisis d'enthousiasme ? Ou ces cultivateurs qui ont tout abandonné pour venir au bord de la route.
Le spectacle est partout ; sur la route où passent les dieux du jour, escortés de milliers de cyclistes; sur les trottoirs, aux balcons, sur les toits, dans le ciel même où l'avion de « Miroir » survole la caravane.
Le Tour, c'est bien sûr la lutte ter­rible des champions, le démarrage de Goasmat, le « coup de rein » de Lauredi, la fugue foudroyante de Dussault, premier gagnant de cette étape, 36e édition. Mais c'est aussi ce peuple de sportifs qui, toutes classes mêlées, accourt à ce spectacle qui, malgré les affaires, l'argent, les petites combines, reste un spectacle sain.
Certes, le Tour n'est pas tout. Il ne fait pas oublier les petits et les grands soucis quotidiens, mais cette grande kermesse populaire est une si récon­fortante image du temps de paix qu'il faut se féliciter de son immense succès.
Et malgré tout, malgré les « vieux » du Tour, je continue à penser, au soir de cette première étape, qu'il ne fût jamais plus grand."
D'autres Plumes  collaborent à la revue cette année-là : Georges Pagnoud, le rédacteur en chef, Pierre Chany et Baker d'Isy, les envoyés spéciaux. Pour compléter l'équipe, il y avait aussi Charles Pélissier, ancien coureur, frère d'Henri et de Francis (Les "forçats de la route" que rencontra Abert Londres en 1923, je crois) et vainqueur de 16 étapes du Tour dans les années 20 et 30, qui tire ses conclusions (provisoires) du déroulement de la course, aujourd'hui, on le nommerait "consultant"...




Mais il ne faut pas oublier les autres envoyés spéciaux, les 3 reporters photographes, les 2 avions spéciaux, la voiture rédactionnelle, la voiture laboratoire, la camionnette de vente et les 3 motos qui suivirent la course pour Miroir Sprint.







La veille du départ, au siège de la revue, le coureur Lucien Lazaridès se fait tâter le mollet par Line Renaud qui suivit également ce Tour.






Et le Tour s'élança de Paris pour... y revenir comme il était de coutume à l'époque.
L'avion spécial permet de voir la course de haut...
Et Pellos dessine !
En page 2, comme l'indique la légende du dessin, on  reconnaît les forçats de la route : Coppi, Robic, Bobet et les autres... Mieux qu'une photo, ils sont presque tous là...
En cette année 1949, Pellos raconte chaque étape à "grands traits"...
Une bien belle façon de vivre la course !

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